De très nombreux sgraffites ornent aujourd'hui les façades des maisons et
des immeubles bruxellois. Ils doivent principalement leur existence au
développement de l'Art nouveau qui a abondamment, mais non exclusivement,
utilisé cette technique très ancienne.
De l'italien graffiare, qui signifie "gratter", le terme
sgraffito désigne une technique de décoration murale très ancienne.
Elle consiste à revêtir une surface d'un enduit clair puis à gratter en
partie cet enduit encore humide afin de mettre au jour la première couche
et, de cette façon, de créer un dessin.
Utilisés fréquemment en deux couleurs (blanc et gris argenté) à la
Renaissance italienne notamment par le peintre et architecte Giorgio
Vasari, les sgraffites vont être redécouverts au XIXe
siècle en Europe occidentale notamment sous l'influence de Gottfried
Semper (1803-1879).
Originalement monochrome ou bichrome, le sgraffite connaît alors un
développement nouveau et la technique s'affine: la gravure des lignes fait
son apparition à côté du simple grattage de surface tandis que
l'utilisation de la couleur se développe. Du noir comme couleur de fond,
on passe au gris, au vert foncé ou au brun. L'enduit de revêtement passe
d'un blanc simple au lait de chaux à un ton plus jaune. Enfin, la
technique de la peinture à la fresque (teinture du mortier alors qu'il est
encore humide) est utilisée pour permettre une gamme de teintes plus riche
et pour donner une plus grande profondeur au dessin.